Les papiers Barye / Document

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Lettre de à Mme

après l'exposition de 1878

Madame Vve Chère Madame,

Ne craignez pas que jamais le nom de puisse

tomber dans l'oubli. Il est bien vrai qu'il n'a été compris

et apprécié que par un très petit nombre de ces contemporains.

Le grand artiste n'a pas connu les bruyantes joies de la

popularité ce qui n'est que naturel, dans ses plus beaux enthou-

siasmes la foule ne s'élève guère au dessus de son propre niveau

Dans l'art vrai, dans l'art créateur, qui prend sa source

dans la nature et en extrait ce qui n'avait jamais existé

est allé si loin qu'aucun de ses admirateurs comme ses

compétiteurs n'a pu le suivre.

Ce ne serapeut-être qu'à la fin du 20ème sicèle que

aura pris la place qui lui appartient dès à présent au

milieu des artistes modernes.

Alors, son nom sera consacré par le temps et l'expérience

et brillera au premier rang aussi longtemps que les Arts

seront en honneur parmi les hommes.

Sans doute ces délais, ces ajournements paraîtront aussi

longs qu'injustes et pourtant il faut les subir ou plutôt les

accepter.

L'oeuvre de seral'étoile que tous les nouveaux artis-

-tes qui s'engageront dans la carrière prendront pour guide

quand il sera bien établi qu'aucun n'a pu l'égaler, tous à

l'envie l'un de l'autre le proclameront le type inimitable.

Copie dactylographiée d'une lettre de Ferdinand Barbedienne à Houdart, Amélie Antoinette Houdart de 1878