p.1 BARYE La vie et les oeuvres de Antoine Louis BARYE sculpteur, écrite par Charles de KAY. Publié par le Comité du monument BARYE à NEW-YORK Novembre MDCCCLXXIX. p.2 Pendant son service militaire dans la Garde Nationale, il fit une connaissance qui devait décider de sa vie future, un sculpteur qui appartenait à sa compagnie, dont BARYE n'oublia jamais le nom quiqu'il n'ait jamais été très répandu. Ce fut lui qui lui donna l' encouragement nécessaire pour prendre la résolution qu'il ne quit- ta jamais plus, Vers 1816 il entra dans l'atelier d'un peintre d'origine italien ne nommé BOSIO, favori de NAPOLEON 1er et dont les oeuvres peuvent êtres vues un peu partout dans Paris. Il fit les reliefs et le NAPO- LEON de la colonne Vendôme et le chariot de l'Arc de triomphe du Car- rousel. Les animaux manq[u]ent de naturel, il procède par la méthode conventionnelle italienne. (Pour le concours de l'Ecole des Beaux Arts – gravure en mé- daille – MILON de CROTONE dévoré par un lion) ........Gustave PLANCHE a trouvé dans le ion de ce premier es- ssai, le germe de sa puissance future comme sculp[t]eur d'animaux, mais l'imagination du critique l'entraina trop loin, au contraire, cette médaille a en elle, le germe de ce que ses détracteurs devaient plus tard refuser de lui reconnaitre, la possibilité de représenter l'huma nité. Le lion est fort peu différent du type conventionnel que l'on trouve chez les Grecs, quoique l'arrachement des muscles de la cuis- se par les griffes du lion soit particulièrement bien rendu. Le meil- leur de la médaille est Milon, les deux mains prises dans le tronc d'arbre que dans sa vanité d'hercule il a pensé pouvoir fendre, il tourne ses regards vers le lion et le considère avec l'air de l'homme habitué à vaincre de pareilles bêtes, sans se douter que sa fin est proche ; il cherche les moyens de vaincre, au lieu de s'abendonner au p.3 désespoir. Nous retrouvons plus tard dans l'oeuvre de BARYE ce même air de supériorité. – V – Cette médaille signée et datée 1819 nous donne le point de dé- part de la carrière de l'artiste, elle ne lui valut pas le voyage à Rome désirée, mais elle eut une mention honorable, qui fut, nous en ommes sûrs, décernée pour le MILON et non pour le LION. Le même sujet fut traité plus grossièrement par Pierre PUGET (1622)-(1692). (En 1821 le sujet de concours pour la sculpture était : "la prise d'une ville des Indes par Alexandre") Les académiciens estimaient naturellement qu'ALEXANDRE était un excelent sujet de sculpture. Malheureusement le dessin a été perdu, car il aurait été interes- sant de voir si à ce moment déjà l'esprit de BARYE était touné vers les animaux. Sans aucun doute ALEXANDRE devait être à cheval ou dans un char. ce fut LEMAIRE qui fut proclamé et, peut être dégouté, BARYE déchira-t-il son dessin. L'année d'après ce fut ("Les frères de JOSEPH apportant à JACOB les vêtements ensanglantés de leur frère comme preu ve de sa mort") Ce fut un nommé SEURRE qui connaissait le goût de l' Académie, qui eut le prix, et BARYE n'eut même pas une mention hono- rable. La Duchesse d'Angoulème protégeait alors un joallier dans le pa ssage Ste Marie nommé FAUCONNIER. Ces insuccès ayant entrainés de nou- veau BARYE vers l'atelier dont il avait espéré se libérer, il entra chez FAUCONNIER mais concourut une fois de plus sans succès. Il n'y eut pas de récompense accordée en 1823 pour le sujet de "JASON conqué rant la toison d'or" et le projet de BARYE semble avoir été détruit Pendant 8 années il resta à l'établi de joaillier il modela des p.4 objets en grand nombre dont la plus-part étaient des animaux d'un mo- dèle très réduit. Certain sont perdus faisant partie de la collection de FAUCONNIER, d'autres ont pu être retrouvés modelés de nouveau et ont été employés comme ébauche pour en faire des modèles plus grands A coté des petites pièce qu'il faisait pour FAUCONNIER il en mo- dela de très petites qui furent coulées par TAMISIER. Certaines de ces dernières peuvent être portées comme talismans comme les cigognes ou les tortues de petites dimension. D'autres qui ne sont pas signées appartiennent à la catégorie des reliefs en bronze comme le "Lämmer- geier" ou aigle barbu attaquant un serpent, et que l'on trouvera par- mi les illustrations. La puissance de certains de ces reliefs est re- marquable étant donné qu'ils étaient exécutés par un jeune ouvrier obligé de gagner sa vie. Sur l'un d'eux on admire un aigle toutes ai- les déployées au dessus d'un corps d'un chamois, l'air de fièreté et de triomphe dans la petite tête est purement splendide, les ailes sont traitées d'une façon également audacieuse. Des chiens courants un cerf sont également à admirer sur d'autres plaquettes de bronze de la mê- me époque. Dans ces oeuvres, le travail n'est pas aussi grand que plus tard mais cependant elles sont exécutées avec une netteté qui ne laisse rien à désirer. La cigogne se tenant sur une tortue appartient proba- blement à la période plus récente ou il commença à sacrifier un peu les détails à l'ensemble. Les délicieux lapins et lièvres, aussi bien que le chat assis semblent appartenir à une période plus récente. Mais, bien que leurs dimensions soient restreintes, ces pièces faites pen- dant son séjour chez FAUCONNIER ont chacune une grande individualité. et elles montrent vers quelle direction l'entrainait son goût pour l' histoire naturelle. A la même époque il suivait attentivement les le- çons d'anatomie proffessées au jardin des Plantes, il visitait le mar p.5 ché aux chiens pour étudier les chiens de chasse et les autres, pour bien s'assimiler les divers expression du basset, du chien de luxe mastiff, chien d'arrêt, setter chien rapportant. Aussitô-t qu'il a- vait un moment de libre il courait au marché aux chevaux pour perfec- tionner son oeil dans l'étude de cet ami de l'homme, que l'homme sait si rarement dessiner ou peindre convenablement c'est à dire, avec l'apparence et le mouvemet d'un cheval. Nous verrons en examinant ses groupes équestres combien lui furent profitables ces études. p.6 sans transcription p.7 sans transcription p.8 sans transcription p.9 sans transcription