Lettre d'Aimé Millet à Antoine-Louis Barye du 30 mai 1868

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Cher et honoré Maitre,
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Permettez moi d'unir ma pauvre petite
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note au concert de felicitations que vous
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devez recevoir de tous cotés.
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Pour être logique, je trouve que ces fé-
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licitations pourraient s'adresser dans une forte
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part à ceux qui vous ont ouvert enfin la
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porte du Palais Mazarin
. Mais ils y ont
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mis tant de temps que ce ne sera que justice
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que vous les receviez toutes.
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Quant à moi, c'est avec un grand bon-
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heur que j'apprends votre élection. j'y vois
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un encouragement pour moi-même dans
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la voie que je me serai trouvé et je vous
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demande la permission de compter un
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peu, le cas échéant, sur l'estime affectueuse
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que vous avez bien voulu me montrer
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jusqu'ici et dont je me sens fier et
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heureux à la fois.
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J'aurai, d'ailleurs, à vous demander
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bientôt la faveur d'une petite visite
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à l' opera où je termine mon groupe
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de trois figures de 5 mètres !
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Je serai vraiment heureux de vous
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soumettre ce travail, en tous cas curieux
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car je ne crois pas qu'on ait jamais
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modelé directement dans d'aussi grandes
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proportions.
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En attendant le moment favorable
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veuillez de nouveau, cher Maitre, recevoir
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tous mes plus vifs et sincères compliments
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avec l'expression de tout mon dévouement
Aimé Millet Le 30 mai 68