p.1 en 1858. 9 mainotte sur barye Jai rencontré ce matin Barye, avec lequel j'aime a me trouver, je regarde cet homme comme le plus grand artiste sculpteur de notre époque. sans faire de comparaison il a la force qui fait créer, il tient un des secret de la nature qui n'est donné en grace qu'au homme de génies il a persisté dans la misère même. il n'a pas fait de concession, son talent est intact, comme sa personne il est cuirassé d'impassibilité, cette vertu qui arrive par les souffrances et qui grandit l'homme juste. tous presses que nous étions, nous somme restés à causer pendant une heure, je lui ai conté mes ennuis relatifs aux traveaux insuffisants, aux misères de l'artiste : il les comprend ? lui qui les as toute éprouvées, rien ne l'étonne de ce que peut éprouver la vie trop poétique de l'artiste, il me dit : qu'il ne faut compter sur rien, que le plus souvent les promesses sont fausses ou insolites qu'en se montant la tête on courre risque d'avoir une déception, et qu'il est plus positif de compter sur ce que l'on a lui même est un exemple de cette résignation, il a lutté quinze ans avec la misère, et ce qui est plus ! avec l'amertume de n'être pas compris et pour chassé du public par les jurys des expositions et expulsé par le gout académique. il a vu la médiocrité faire fortune en singeant la contexture de ses oeuvres a ceux dont l'avenir doit appartenire combien la vie est plaine d'angoisses, et quelle rude ecole que celle qui doit faire vivre après avoir fait souffrirM.P.