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   Monsieur
         
         Barye
      
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   Monsieur Barye,
         
         Quelques temps après l'inauguration
         
         de ma statue de Cherbourg, vous voulûtes
         
         bien m'écrire une de ces lettres d'adhésion
         
         et d'encouragement qu'un artiste conserve
         
         dans ses archives comme d'autres conservent
         
         leurs titres de noblesse.
         
         Fidèle à vos habitudes de bonne
         
         confraternité vous venez de me faire
         
         passer par mon ami Pascal, à propos
         
         de mon Charlemagne, un avis qui peut
         
         m'être de la plus grande utilité.
         
         il ne s'agit de rien moins que de me
         
         frustrer du mérite de l'initiative d'une
         
         pensée que personne n'avait eu avant
         
         moi, pensée que je nourris et que je
         
         caresse depuis sept longues années, malgré
         
         toutes les déceptions et tous les malheurs
         
         qui m'ont accablé.
      
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   votre action est celle d'un grand coeur,
         
         elle n'a rien qui m'étonne mais elle
         
         me touche profondément et je vais
         
         devoir venir vous le dire et vous
         
         en remercier de toute mon âme.
         
         Je suis, Monsieur Barye, votre
         
         confrère bien indigne et bien 
         
         reconnaissant ;A. Le VéelParis31 Mai 1863