Les papiers Barye / Document

Lettre d'Hector Lefuel à Antoine-Louis Barye du 23 juillet 1867

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Index

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23 Juillet 1867. Mon cher ,

Depuis quelques temps je suis tourmenté

par une idée au sujet de laquelle

je ne serais pas faché d'avoir votre

opinion. Vous avez bravement fait

votre bas relief équestre de l'Empereur

et si je me rappelle bien, vous commencez

actuellement sa mise à grandeur réelle.

Dieu me garde d'y voir un défaut ou

quoique ce soit que personnellement je

pourrais discuter : j'en ai été très satisfait

pour ma part et je reste encore

sous cette impression. mais enfin c'est

un portrait, ou si vous aimez mieux

une représentation de l', et

si fantaisiste qu'elle soit, peut-être

même parce que fantaisiste, elle prétera

n'en doutez pas, à de nombreuses observations,

comme elle préterait sans nul doute à des

interprétations fort diverses. Une observation

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seulement est redoutable pour nous :

c'est celle qui émanerait directement

de l' et que pourrait lui suggérer

une surprise, même agréable : jugez ce que

serait l'observation, si la surprise cessait

d'être heureuse. Nous serions exposés, moi,

à des reproches de plusieurs sortes ; vous, mon

cher , à un insuccès, je ne dis pas

auprès des artistes, mais certainement auprès

du monde, auprès de ceux qui ne jugent

que devant l'approbation du maître. Je me

demande s'il est prudent de courir ces

risques et je me réponds que non.

L' a approuvé l'ensemble des

façades ; il a approuvé l'idée consistant à

mettre son bas-relief équestre , en bronze sur

fond de marbre, au milieu du principal

motif ; il a déterminé que le cheval s'avancerait

vers les et semblerait y conduire son

cavalier. Tout cela est parfaitement

acquis. mais ne pensez-vous pas, mon

cher , qu'il serait bon, qu'il serait

naturel qu'il serait convenable que l'

ait sous les yeux un dessin mieux arrêté que

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celui qui fut fait dans mon agence, un

figuré exact, en un mot, de ce que vous

projetez de faire. Si n'a pas

d'observation à faire, tant mieux et vous

continuez votre travail : s'il en présente au

contraire, ou y fait droit. mais dans l'un

ou l'autre cas, nous n'avons pas à redouter

cette surprise dont je vous parlais plus haut,

et, en admettant, par impossible, si vous

voulez, que la statue ne rencontre pas auprès du

public, vous avez dans la personne de l'

qui aurait au préalable approuvé, le meilleur

des défenseurs.

Voilà donc, mon cher , en quoi

consisterait ma proposition : je désiserais

que fit une photographie du

plâtre que vous m'avez fait voir et je

serais bien aise de la soumettre à l'

et de ne marcher plus avant qu'après son

entière approbation : je ne crois pas qu'elle

vous fasse défaut, mais enfin une certitude

à ce sujet aurait bien son prix et éviterait

certainement à nous deux bien des ennuis

possibles, si nous négligions cette précaution

non seulement élémentaire, mais aussi de la

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plus simple convenance.

J'attends votre avis sur ces points que je

vous soumets et je vous avoue que je

serais très heureux qu'il fut conforme à

celui que je vous exprime et que j'ai

longuement et murement pesé. Si vous

pensiez comme moi je prendrais votre

jour et votre temps pour vous adresser

et ce ne serait de ce coté qu'un

trouble très léger.

Recevez, mon cher , l'assurance

de mes sentiments les plus affectueux et

les plus dévoués. 23 Juill. 67.